Patrick Favardin

Les sculptures fonctionnelles de Nicola L. n’appartiennent ni au monde du design ni à celui des arts plastiques. Elles sont quelque chose de nouveau et de parfaitement inédit dans le monde de l’art.

Elles sont, par ailleurs, le produit de sa volonté de s’opposer aux catégories établies, aux règles anéantissantes de l’institution, à tout ce qui tue l’individu et le transforme en sujet.

Nicola L. aime le risque et la vie, et les objets qu’elle crée sont des machines désirantes dont l’accomplissement ne peut s’effectuer que dans une sorte d’accouplement, en dedans et en dehors du monde. Ce sont des propositions pour établir un nouvel Eden sans ciel ni horizon mais qui épouserait les dimensions d’une vaste plage, tout à la fois rafraîchissante et brûlante.

Une plage où les corps s’enchevêtrent jusqu’à ce point de plénitude où l’autre devient la condition du bonheur. Le femme-commode de Nicola L., par exemple, n’est pas un meuble que l’on ouvre pour ranger quelque chose, mais un corps que l’on traverse violemment, comme on peut le faire d’un miroir.

Les objets de Nicola L. sont les véhicules d’un rêve dont les séquences sont autant de bibliothèques ouvertes sur les grands archétypes de notre civilisation. Ne nous trompons pas. Enfermer Nicola L. dans la mouvance psychédélique ou celle du Pop Art des années 60 est une grave erreur. Son travail est universel, intemporel, à la fois cultivé et sauvage, rétif et infiniment tendre.

Nicola L. a pour propos premier la célébration d’un homme universel, fragmenté par les aléas de l’histoire, mais toujours prêt à se reconstituer pour combattre l’obscurantisme de l’Homme post-moderne.

Nicola L. est une fille des Lumières singulière et magnifique.

“Nicola L.” by Patrick Favardin
Paris, Mai 2008